Animocités
Après plusieurs pièces de la série Néant/Lumière produites majoritairement entre juin et novembre 2016, j'ai ressenti le besoin de m'enfarger dans une parenthèse, un petit écart de conduite pour mieux retrouver la route. Ayant mis en veilleuse les Matrocités - seulement deux tableaux peints cette année, onze en tout depuis trois ans - j'ai repris la gestuelle automatique naïve et torturée propre à cette série y incluant des créatures animales, parfois difficilement identifiables à une espèce en particulier, toujours avec une technique libre et spontanée. Tantôt on y voit clairement un oiseau, un poisson, une licorne, une limace. Alors que d'autres membres de la famille des animocités sont juste... pas clairs! Une tache avec quelques traits faisant office de mâchoires et de paires de yeux, créature urbaine inachevée, avortée, enragée, vivante et fertile, des portées qui poussent comme des champignons aux côtés de trous béants qui tardent à se remplir, de terrains vagues plates et hostiles, de flaques et de carcasses avalés par les roues d'un véhicule.